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Cresson

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Nom biologique : Nasturtium officinale, Sisymbrium nasturtium

Famille :  Brassicaceae (Crucifères)

Autres noms: cresson, cresson d’eau, cresson de fontaine, cresson de ruisseau, grasson parfois faussement cardamine ou berle.

 

 

Le Cresson de fontaine ou Cresson officinal (Nasturtium officinale) est une espèce de plantes potagères de la famille des Brassicaceae. Il ne faut pas le confondre avec d’autres « cressons », comme le cresson de terre (Barbarea verna) et le cresson alénois ou passerage (Lepidium sativum), ces deux dernières espèces poussant dans les lieux secs.

Une personne qui cultive le cresson est un cressiculteur.


Description morphologique

Le cresson est une plante vivace qui forme des pousses rampantes au fond de l’eau, puis des tiges creuses qui se dressent hors de l’eau à l’extrémité des rameaux. Les tiges sont étalées, voire couchées sur le sol ou sur les plans d’eau. Elles peuvent dépasser deux mètres de long. Elles émettent facilement des racines adventives au niveau des nœuds. Les feuilles émergentes sont pennées et charnues, alternes, vert foncé, munies d’un long pétiole. Elles sont composées de cinq folioles ovales plus ou moins arrondies, la foliole terminale étant plus grande que les autres.

À l’aisselle des feuilles peuvent apparaître des bulbilles, qui se détachent et donnent naissance à de nouvelles plantes.

Les fleurs sont petites et blanches (5-6 mm) à anthères jaunes apparaissent en grappes terminales tout l’été, de juin à septembre. Le fruit est une silique de 1 à 2 cm de long, linéaire ou linéaire-oblongue, terminée par un style épais, à valves sans nervures. La silique renferme de petites graines brun rouge, ovales, sur deux rangs dans chaque loge de la silique.

 

Habitat et répartition 

C’est une plante herbacée vivace des milieux humides et aquatiques (mares, étangs, ruisseaux). Il lui faut une eau claire et peu profonde, non acide, à courant lent. Elle est considérée comme caractéristique de l'association végétale Glycerio-Sparganion (Végétation de ceinture des bords des eaux, bordures à Calamagrostis des eaux courantes). Le cresson est une plante remarquable par ses capacités de reproduction végétative. Elle peut vivre en milieu aquatique sans aucune attache avec le sol.

Elle pousse de 0 à 2 000 m d’altitude.

L'origine de cette espèce est une très vaste zone, incluant l’Europe, l’Asie jusqu’à la Chine au nord et au Pakistan au sud, et l’Afrique du Nord. Les sources d’eau qui ne gèlent pas totalement durant l’hiver sont les lieux naturels privilégiés où pousse le cresson de fontaine. Elle s’est largement naturalisée, étant cultivée un peu partout.

Principes actifs

1°- Antioxydants 

Les principaux composés antioxydants du cresson sont les caroténoïdes et les flavonoïdes

- Caroténoïdes: la consommation d’aliments riches en caroténoïdes serait reliée à un risque plus faible d’être atteint de certains types de cancers, de développer des maladies cardiovasculaires et aurait un effet préventif contre l’hypertension artérielle. De plus, certains caroténoïdes sont des précurseurs de la vitamine A (c’est-à-dire que le corps les transforme en vitamine A, selon ses besoins).

Le cresson est particulièrement riche en bêta-carotène. Une portion de cresson alénois cru (1 tasse ou 250 ml) contient 2 fois plus de ce caroténoïde que le cresson de fontaine. À titre de comparaison, la carotte, reconnue comme l’une des meilleures sources de ce caroténoïde, en contient 2 fois plus que le cresson alénois. Grâce à son pouvoir antioxydant, le bêta-carotène pourrait améliorer certaines fonctions du système immunitaire et serait associé à la prévention du cancer. Une consommation élevée de bêta-carotène aurait également un effet protecteur contre le développement de maladies cardiovasculaires.

Le cresson alénois est exceptionnellement riche en lutéine et en zéaxanthine. Une portion de cresson alénois cru (1 tasse ou 250 ml) contient 3 fois plus de ces caroténoïdes que le cresson de fontaine et environ 2 fois plus qu’une portion d’épinard cru. Ces composés pourraient contribuer à prévenir certains cancers, dont ceux du sein et du poumon, en plus de participer à la prévention des maladies cardiovasculaires

 

- Flavonoïdes. Les principaux flavonoïdes du cresson sont des flavonols, dont le kaempferol et la quercétine. Le cresson alénois se classe parmi les aliments les plus riches en kaempferol, derrière le chou vert frisé qui en contient le double, mais devant la ciboulette, le brocoli cru et la chicorée. Le cresson de fontaine contient 13 fois moins de kaempférol que le cresson alénois, mais il renferme de la quercétine. Il en renferme environ 3 fois moins que l’oignon, une des principales sources de quercétine de l’alimentation.

 

2°- Glucosinolates

Comme la majorité des légumes de la famille des crucifères, le cresson renferme des glucosinolates. Il en contiendrait davantage que le brocoli, le chou-fleur et de nombreuses variétés de choux (blanc, rouge, chou de Savoie et bok choy). Le cresson alénois en contient près de 4 fois plus que le cresson de fontaine. mais leur concentration peut varier selon les conditions environnementales (exposition au soleil, température). Les glucosinolates ont la capacité de se transformer en molécules actives (les isothiocyanates) lorsque l’aliment qui en contient est haché, mastiqué ou au contact de la flore bactérienne intestinale. Plusieurs de ces molécules contribueraient à limiter le développement de certains cancers. Comme la cuisson entraîne une perte importante de glucosinolates à travers l’eau de cuisson, il est préférable de consommer le cresson cru, légèrement cuit dans une petite quantité d’eau ou sauté à la poêle. Le légume conservera ainsi tous ses bienfaits.

 
3°- Le cresson contient des composés soufrés dotés d’effets protecteurs sur la santé. Il constitue également une excellente source de vitamines, minéraux, oligo-éléments et fibres.
 

4°- Ses fibres sont moyennement abondantes. Elles comprennent autant de fibres insolubles (celluloses, hémicelluloses) que de fibres solubles (pectines essentiellement).

 

Graines:

Certaines parties du grain, dont l’endosperme et le son, contiennent des protéines et des acides gras essentiels, principalement sous forme d’oméga-3 (acide linolénique). Les graines de cresson renferment également plusieurs minéraux comme le potassium, le calcium le phosphore et le fer. Leur teneur en fibres insolubles est particulièrement élevée. 

 

Valeur nutritive pour 100 g

Énergie (kCal) : 32 kCal

Protéines : 2,6 g

Lipides : 0,7 g

Glucides : 5,5 g

Fibres : 1,1 g

Eau : 89,4 g

 

Vitamines et assimilés

Vitamine A et provitamine A : 346 µg;

Caroténoïdes provitaminiques A

Bêta-carotène : 4150 µg;

Thiamine (vitamine B1) : 0, 08 mg;

Riboflavine (vitamine B2) : 0,26 mg;

Niacine (vitamine B3 ou PP) en équivalent en niacine totale : 0,47667NE;

Niacine (acide nicotinique) : 1 mg;

Acide pantothénique (vitamine B5) : 0,242 mg;

Vitamine B6 : 0,247 mg;

Folates totaux : 80 µg;

Vitamine C : 69 mg;

Vitamine E (tocophérols) : 0,7 mg;

Vitamine K : 541,9 µg;

Lutéine et zéaxanthine : 12 500µg.

 

Minéraux et oligo-éléments

Potassium : 606 mg;

Phosphore : 76 mg;

Calcium : 81 mg;

Sodium : 14 mg;

Magnésium : 38 mg;

Fer : 1,3 mg;

Zinc : 0,23 mg;

Cuivre : 0,17 mg;

Manganèse : 0,553 mg;

Sélénium : 0,9µg.

 

Lipides (0,7 g)

Acides gras saturés : 0,023 g;

Acides gras mono-insaturés : 0, 239 g;

Acide gras poly-insaturés : 0,228 g;

Dont oméga 6 : 0, 152 g;

Dont oméga 3 ; 0,076 g

 

Glucides (5,5 g)

Glucides (sucres) assimilables;

Sucres simples et autres sucres : 4,4 g;

   

Propriétés 
- Apéritif;
- Tonique;
- Reminéralisant;
- Antianémique;
- Antiscorbutique (comme cochléaria et raifort, etc.);
- Stomachique;
- Dépuratif;
- Diurétique;
- Hypoglycémiant;
- Expectorant;
- Sudorifique;
- Vermifuge;
- Anticancereux ;
- Antidote de la nicotine;
- Stimulant de la vitalité de bulbe pileux .

Les graines sont:

- Diurétiques;

- Anti-diarrhéiques;

- Toniques;

- Aphrodisiaques;

- Ccombat le hoquet.

 

Indications

Usage interne 

- Inappétence;
- Asthénie;
- Lymphatisme;
- Scorbut;
- Anémie;
- Tuberculose;
- Bronchites, affections pulmonaires;
- Dermatoses (eczéma, gale, dartres);
- Lithiases biliaires, affections hépatiques;
- Lithiases urinaires, affections urinaires (rétention d'urine);
- Rhumatisme;
- Parasites intestinaux;
- Hydropisie;
- Diabète;
- Cancers;

Usage externe 

- Alopécies, affections du cuir chevelu;
- Plaies atones, ulcères.

 

Préparation et médication

Usage interne

- Parasites intestinaux, Cure de désintoxication et de beauté: Suc de cresson : 60 à 150 g par jour, dans de l'eau ou un bouillon froid. Un verre  au réveil.

- Rétention d'urine : 1/2 verre de suc + huile d'amandes douces ou huile d'olives à parties égales.

- Décoction diurétique : 1 poignée de cresson, 3 oignons, 2 navets pour 1 litre d'eau. 3 verres par jour entre les repas.

 

Usage externe 

- Alopécie, chute de cheveux : Frictions avec le suc.

- Plaies atones, abcès, phlegmons, anthrax : applications de feuilles fraîches broyées (cicatrisant). 

- Taches de rousseur : trois parties de suc et une partie de miel. Agiter. Lotions avec un tampon de coton matin et soir. Laisser sécher. Laver à l'eau.

 

N.B.

1 – La riche composition du cresson rend compte aisément de ses diverses propriétés et indications.
Il sera également facile de constater que cet aliment-médicament a des propriétés communes à d'autres végétaux en raison des mêmes constituants. Ainsi son essence sulfo-azotée, qu'il partage avec d'autres crucifères (radis noir, raifort, chou…), lui confère une action comparable notamment au niveau du foie, de l'intestin, de l'appareil pulmonaire, des téguments et phanères, des articulations… (on connaît depuis longtemps l'activité du soufre assimilable).
Pour Rancoule, en cultivant le cresson dans une eau enrichie en fer et en iode, on devrait pouvoir en augmenter ces éléments dans sa constitution et, par là même, son efficacité dans certains syndromes. Il est à peu près certain que c'est effectivement ce qui se passerait, comme pour nombre de végétaux.

 

2- On notera, par ailleurs, que le cresson – à doses trop fortes – peut être difficilement toléré par certains estomacs, et aussi provoquer des phénomènes de cystite. Dans ce cas, réduire les doses.

 

3- Vitamine K et anticoagulants
Le cresson, particulièrement la variété alénois, contient une quantité élevée de vitamine K, nécessaire entre autres à la coagulation du sang. Les personnes prenant des médicaments anticoagulants doivent adopter une alimentation dont le contenu en vitamine K est relativement stable d’un jour à l’autre. Le cresson fait partie d’une liste d’aliments (asperge, bette à carde, brocoli, chou de Bruxelles, épinard, etc.) qui doivent être consommés de façon modérée.

 

4- Lithiases oxalocalciques et hyperoxalurie entérique
Les personnes à risque de lithiases urinaires (pierres aux reins constituées d’oxalate et de calcium, aussi appelés calculs rénaux) devraient limiter leur consommation d’aliments riches en oxalate. La même recommandation s’applique aux personnes atteintes d’hyperoxalurie entérique consécutive à des troubles intestinaux, comme les maladies inflammatoires de l’intestin grêle (maladie coeliaque, maladie de Crohn). Les oxalates se retrouvent naturellement dans plusieurs aliments et le cresson en contient de grandes quantités. Il est donc préférable que ces personnes évitent d’en consommer.


5 – Le cresson sauvage – infecté par les déjections de moutons – peut transmettre la douve du foie : se méfier du cresson des ruisseaux qui traversent les pâtures. La cueillette de cresson sauvage est fortement déconseillée : la plante peut accumuler des doses toxiques de polluants environnementaux ou être contaminée par une bactérie responsable d’une maladie hépatique.

 Myriam El Fuente Naturopathe

 

 

 

 

 

 

 

Sources

 Bazzano LA, Serdula MK, Liu S. Dietary intake of fruits and vegetables and risk of cardiovascular diseaseCurr Atheroscler Rep 2003 November;5(6):492-9.

Lampe JW. Health effects of vegetables and fruit: assessing mechanisms of action in human experimental studiesAm J Clin Nutr 1999 September;70(3 Suppl):475S-90S.

Pan SY, Ugnat AM, et alA case-control study of diet and the risk of ovarian cancerCancer Epidemiol Biomarkers Prev 2004 September;13(9):1521-7.



28/02/2018
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